Chaque classe qui ferme, c’est le ciment de la république qui s’effrite 

Posté le 21 février 2024

Le Comité social d’administration départemental (CSAd) de la DASEN se réunissait aujourd’hui afin de statuer sur le sort des nombreuses classes menacées de fermeture à la rentrée 2024. Après s’être rendu en soutien à l’école de Joué-sur-Erdre vendredi matin, Jean-Claude RAUX dénonce la logique comptable nationale conduisant à la fermeture de ces classes.

Le sentiment d’oubli, d’abandon est ravivé quand l’annonce d’une fermeture de classe tombe comme un couperet sur une école publique rurale. Parce qu’elle s’ajoute parfois au souvenir de la fermeture du bureau de poste, à la désertification médicale, au départ ou au manque d’un commerce, à la disparition de tel ou tel service public de proximité.

Ces menaces de fermetures ont donné lieu à des réactions vives et spontanées dans le nord du département, avec une manifestation, une occupation d’école et de très nombreuses colères. 

Aujourd’hui, j’apprends avec soulagement le maintien de 4 classes, qui échappent au couperet : à Noyal-sur-Brutz, à Erbray, à l’école de Madame de Sévigné à Ancenis-Saint-Géréon et à Claude Monet à Châteaubriant.

Je m’associe à la colère ressentie par les parents qui se sont mobilisé·es suite à l’annonce de la fermeture de 14 autres classes sur ma circonscription. Le contexte démographique s’impose à tous – 700 élèves de moins prévus à la rentrée 2024 qu’en septembre dernier en Loire-Atlantique – mais il ne peut justifier à lui seul la fermeture de classes et la suppression de postes.

Cette logique plus comptable que pédagogique est le fruit d’années de restrictions budgétaires dans l’Éducation nationale au détriment de la qualité de l’enseignement. La réduction du nombre d’élèves par classe est une priorité, l’exact opposé de la politique destructrice menée. 24 élèves, c’est toujours trop. Moins il y a d’élèves, plus il y a du temps pour chacun·e,  notamment pour les élèves à besoins particuliers. 

Le Gouvernement adopte une posture hypocrite en prétendant vouloir une “école inclusive” tout en ne baissant pas le nombre d’élèves par classe. Hypocrite encore, en prétendant défendre une école qui réduit les inégalités tout en privant les élèves d’une scolarité de proximité et de qualité. 

L’État est prêt à investir dans des uniformes, dans un dispendieux Service national universel :  il ne peut nous opposer en permanence la rigueur budgétaire. 

La ruralité ne demande pas la charité. Elle réclame l’égalité, la considération, l’engagement de l’Etat. L’école ne fait pas exception. 

Je resterai vigilant, à la fois aux côtés des parents, des syndicats et des élu·es, mais aussi force de propositions auprès de la Direction académique. Je défends une école publique qui soit le ciment de la République, pour que jamais elle ne s’effrite.