Contamination au PFAS : la bataille contre les toxiques

Posté le 04 juillet 2023

Les PFAS, de leur nom scientifique per- et polyfluoroalkylées, aussi connus sous le nom de polluants éternels, sont des polluants chimiques développés par l’industrie depuis les années 40. Très résistants, ils survivent à la chaleur et à l’eau. On les retrouve aussi bien dans les emballages alimentaires que dans les textiles imperméabilisés. L’exposition de ces polluants augmente le risque de développer plusieurs types de cancers, de maladies de la thyroïde, ou encore d’altérer la fertilité.

Pourtant, les autorités refusent toujours au minimum de prélever des échantillons pour tester et connaître le niveau de contamination auquel nous sommes exposés.

Fin mai, mon collègue Nicolas Thierry nous a proposé de nous soumettre à un test visant à évaluer notre taux de contamination aux PFAS. Pour créer l’électrochoc indispensable, plusieurs député·es du groupe écologiste ont accepté de se faire tester et permis ainsi de faire la preuve irréfutable de l’ampleur de notre contamination collective.

Moi qui vis dans une commune où la nappe phréatique est exploitée depuis les années 1950, j’ai spontanément accepté de faire partie des cobayes. Ciseaux dans une main, enveloppe dans l’autre, et ma mèche de cheveux est partie se faire examiner !

Nous étions 14 député-es testé-es, nous sommes 14 contaminé-es aux polluants éternels (PFAS). Nous n’avons pas été sélectionné-es au hasard : nous venons de toute la France, de régions et de circonscriptions urbaines comme rurales.

Je suis sur un triste podium : troisième député le plus contaminé. Mon corps présente un très fort taux de PFOS (1,15 pg/mg). Sur l’ensemble des député-es testé-es : 5 ont 0 PFOS, 7 ont du PFOS mais à des taux trop faibles pour être quantifiés, proche de 0. L’absence de prélèvements nous empêche de savoir exactement par quel biais nous sommes contaminés.

Comme le dit Nicolas Thierry: « nous sommes probablement face à un des pires scandales sanitaires ». Si les constats peuvent affoler, la solution se trouve de toute évidence dans l’action politique !

Interdire la fabrication et la mise sur le marché des produits contenant des PFAS, intégrer les PFAS dans les contrôles des eaux destinées à la consommation, prévoir des plans de dépollution des sols, voici les grands axes de la proposition de loi visant à lutter contre les risques liés aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS).

Les résultats publics de ces tests ont été révélés lors d’une conférence de presse. Afin de présenter les résultats de l’études, sous sommes arrivé-es tatoué-es de pictogrammes pour alerter sur la situation. CES PICTOGRAMMES N’ONT RIEN À FAIRE SUR NOTRE CORPS : LES PFAS NON PLUS.

Ces constats ne sont que les prémisses d’une grande bataille contre la civilisation des toxiques.