Agir sur les causes pour protéger les élus locaux

Posté le 07 février 2024
Jean-Claude Raux à la tribune de l'Assemblée nationale prononce son discours

L’Assemblée a adopté un texte pour la sécurité et la protection des élu·es locaux. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une augmentation de 32 % des atteintes aux élu·es a été recensée en 2022 !

Derrière ce chiffre, se cache un constat plus grave encore. À chaque fois qu’un·e élu·e est malmené·e, c’est un pan de notre démocratie qui se voit fragilisé. Pourtant, la démocratie se doit d’être un espace exempt de violence – un espace où chacun peut s’exprimer et participer.

Nous devons briser cette spirale de violence et cela commence par une plus grande proximité entre les élus et les citoyens. Établir un climat de confiance est notre défi majeur. Nous avons la responsabilité de rendre nos institutions plus accessibles, plus ouvertes et plus équitables.

Regardons les choses en face, notre système démocratique a ses défauts. Parfois, il ignore les voix des plus démunis et fait souvent fi du malaise grandissant chez nos concitoyens.

Il faut aussi redire et asséner qu’un grand nombre des violences constatées émanent de l’extrême-droite. C’était le cas à Saint-Brévin-les-Pins, à Callac mais aussi à Lyon. L’extrême-droite se revigore et se décomplexe par la diffusion de ses thèmes et de ses termes par des médias comme par des élu·es de la République. Car il ne faut pas nous voiler la face et faire comme si les violences faites aux élu·es ne s’expliquaient pas aussi par la manipulation et la récupération d’une idéologie de la haine, relayée par les réseaux sociaux, jouant sur la défiance et la démagogie. 

Pourtant, ce texte ne s’attaque qu’à la partie émergée de l’iceberg : la répression, accroître toujours plus les sanctions pénales, sans jamais se pencher sur la prévention. Nous aurions aimé aller plus loin, en étendant la protection fonctionnelle à tous les élu·es, ou encore en prenant en compte plus largement leur santé mentale. 

Malgré tout, ce texte intègre des mesures que nous demandions depuis longtemps. Il permettra par exemple l’automatisation de la protection fonctionnelle ou encore la prise en charge des frais médicaux et d’accompagnement psychologique des victimes.

Mon discours est à visionner à ce lien.