Qui sont les irresponsables ? Doit-on renoncer à l’espoir ?
« Les forces politiques responsables qui ont décidé la censure de François Bayrou, et les forces politiques qui ont joué la déstabilisation autour de Sébastien Lecornu sont les seules responsables de ce désordre ». Emmanuel Macron, 13 octobre 2025. Et vous, monsieur le Président, pas une once de responsabilité depuis 2022 ? Pas plus depuis 2024 ?
Accuser la gauche d’irresponsabilité, c’est la dernière manœuvre d’un pouvoir qui refuse de se regarder en face. Le « socle commun », désormais « pacte de stabilité » – peu importe comment ils le nomment – n’est qu’un écran de fumée pour masquer leurs échecs. Plus facile d’accuser les autres que d’assumer ses fautes, surtout quand on bénéficie de tous les micros et plateaux télé. Les puissants, comme toujours, se protègent entre eux.
Nous n’avons pas choisi la succession de ces gouvernements qui malmènent et obstruent la démocratie parlementaire, ni ce pouvoir qui piétine le barrage républicain pour mieux se maintenir. Si nous votons la censure, c’est justement pour mettre fin à cette irresponsabilité-là.
Être responsables, à gauche, c’est refuser que le pays – et d’abord les plus modestes – paye le prix fort pour préserver les profits des grandes fortunes et entreprises. La nomination, deux fois de suite, de Sébastien Lecornu le prouve : rien ne change, à part le ton, mais ne soyons pas dupes de la « méthode ». Même politique, même aveuglement, mêmes renoncements. Moins de droits sociaux, moins de moyens pour la transformation écologique, moins d’écoute pour les Français·e·s.
Je suis fier de cette gauche lucide contre des manipulateurs assoiffés de pouvoir, qui se rappelle qui elle doit défendre et quel avenir elle doit garantir aux générations qui n’ont rien fait mais subiront tout.
Nous travaillons, nous proposons, nous faisons voter (taxe Zucman, PFAS, lutte contre les déserts médicaux..) et croyez-moi nous aimerions faire davantage. Simplement, on nous empêche de mettre en place ce pour quoi nous continuons de nous battre. Mais quand nous disons haut et fort : justice fiscale, sociale et transformationtransformation écologique et démocratique, je crois que nous n’avons pas à rougir et devons maintenir le cap.
Alors non, je ne crois pas à la fable d’une « stabilité » qu’il faudrait préserver à tout prix. Car leur stabilité, c’est celle des privilèges et du poids des lobbies. Notre combat, c’est celui des droits, de l’égalité, des services publics.
Censurer ce gouvernement, c’est une question de cohérence et de responsabilité avec le mandat que vous nous avez confié. Nous devons cette fidélité aux citoyennes et aux citoyens qui nous ont élus pour résister et redonner espoir.