Si C. Morançais pense que la culture coûte cher, qu’elle essaye l’ignorance.
Sauf si jouer sur l’ignorance est constitutif de son projet politique
Plus de 2000 personnes étaient réunies ce matin devant l’hôtel de Région à Nantes pour s’opposer aux coupes budgétaires – dont 73% pour la culture – décidées par la Présidente Christelle Morançais. Jean-Claude Raux, député de la 6e circonscription de Loire-Atlantique et d’autres élu·es étaient mobilisés aux côtés des professionnel·les de la culture, du social et du monde associatif et sportif. Le député a prononcé le discours ci-dessous :
“J’aurais pu être avec vous ce matin en tant qu’ancien acteur culturel, en tant qu’élu local longtemps impliqué sur ces questions liées à la vie associative, à la jeunesse, à la culture et au sport, et c’est aussi à ce titre que j’ai reconnu beaucoup de visages familiers dans l’assistance.
Mais ce matin je suis avec vous en tant que parlementaire, et vous savez qu’en tant que parlementaires du NFP, nous avons d’abord évidemment refusé la nomination dans les conditions très particulières de ce gouvernement, ce choix qu’a fait Emmanuel Macron, et nous avons aussi récusé le budget d’austérité que proposait Michel Barnier.
Nous avons avec nos moyens tout fait pour l’améliorer, vous savez comment ça s’est terminé, et Karine [Daniel, Sénatrice] vient de le dire, maintenant la balle est entre les mains du Sénat. En tout cas, en l’état actuel des choses, ça nous conduit à la situation actuelle ici et maintenant. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la présidente Morançais a fait du zèle.
On lui demandait 40 millions, elle a décidé d’aller plus haut, peut-être jusqu’à 120 millions.
Alors, est-ce que c’est juste une manière de plus d’affirmer ses ambitions ministérielles voire au-delà, puisqu’on sait qu’elle est toujours candidate chaque fois qu’il y a un gouvernement qui se présente, ou une autre façon de régler ses comptes avec les acteurs culturels, associatifs, on va dire en gros avec la gauche ici, je vous laisse la réponse.
En tout cas, ce qui est clair, c’est que le prix à payer sera extrêmement lourd, il sera lourd d’abord pour tous les acteurs de l’économie sociale et solidaire, pour les acteurs de la culture, du sport, de l’égalité femmes-hommes, de tous ceux qui font le ciment de notre quotidien.
Il sera lourd à payer aussi pour les agents de sa propre collectivité, sacrifié·es sur l’autel de l’austérité zélée. Déjà que la région n’était pas le niveau le plus facile d’accès pour les élus locaux.
Madame Morançais, qui n’arrête pas de nous parler de l’attractivité, n’a strictement rien compris à nos territoires, car elle n’a rien compris à ce qui fait finalement la cohésion sur nos territoires. Parce que le dernier échelon qui va payer, ce seront toutes nos collectivités, ce seront nos communes, ce seront nos villes qui seront effectivement obligées de venir en soutien et de réparer la casse.
Dans ce contexte très particulier, et on a l’impression aussi d’une décision solitaire, moi j’aimerais bien aussi interpeller les conseillers régionaux, les conseillères régionales de sa majorité, je vais le faire officiellement pour ma circonscription, j’aimerais bien savoir ce que Nathalie Poirier en pense, j’aimerais bien savoir ce que Jean-Michel Buf en pense, j’aimerais bien savoir ce que Claire Théveniau en pense, j’aimerais bien savoir ce que M. François Guyot en pense aussi du côté de Bouvron, je vais les interpeller pour savoir s’ils sont d’accord avec cette décision de Christelle Morançais.
Nous, nous y sommes évidemment farouchement opposés, et vous savez que vous pourrez compter sur nous, maintenant, aujourd’hui et dans les jours qui viennent, nous ne la laisserons pas faire, nous ne la laisserons pas tout détruire, tout casser.
Merci, on va continuer le combat ensemble.”
Le député Jean-Claude Raux ajoute enfin : “Pour reprendre Abraham Lincoln, Si Madame la Présidente pense que la culture coûte cher, qu’elle essaye l’ignorance. Sauf si jouer sur l’ignorance est constitutif de son projet politique. Pas besoin d’une Christelle Muskançais à la tête de la région Pays de la Loire”.